Gorges du Trevezel

Le site des Gorges du Trévezel est situé sur la commune de Nant, dans le Sud de l’Aveyron, en amont de Millau lorsque l’on remonte les gorges de la Dourbie. Il marque la limite avec ...

Le site des gorges du Trévezel est situé sur la commune de Nant, dans le Sud de l’Aveyron, en amont de Millau lorsque l’on remonte les gorges de la Dourbie. Il marque la limite avec le département du Gard, dont il jouxte 4 communes (Revens, Trèves, Lanuéjols et Causse-Bégon) et la séparation géographique entre le Causse Noir et le Causse Bégon. Du haut de son éperon rocheux situé au niveau de la confluence entre la rivière Trévezel et la Dourbie, le hameau de Cantobre, est la porte d’entrée de cette vallée sauvage.

L'ensemble du site est très pittoresque avec des points de vue, des escarpements rocheux, des piliers dolomitiques, des falaises abruptes, des canyons, et un patrimoine bâti exceptionnel que la commune de Nant s’attache à conserver. La végétation est formée de pelouses xérothermiques, de landes (parcours à brebis) et de garrigues à buis et amélanchiers, de taillis de chênes pubescents, de hêtres et de pins sylvestres. On note la présence de pins laricio de Corse.

Le Trévezel prend sa source dans les Cévennes, près du Mont Aigoual, dans le département du Gard et se jette en rive droite dans la Dourbie, en aval de Nant, à Cantobre. Sa longueur totale est
de 30 Km. Il présente les fluctuations saisonnières caractéristiques des cours d'eau cévenols, avec des hautes eaux se déroulant de la fin de l'automne jusqu'au printemps

L’extraordinaire biodiversité de ce site se traduit aussi par le nombre très important d’espèces animales qui peuvent être rencontrées sur le terrain :

80 espèces de papillons (lépidoptères)
4 espèces d’amphibiens
4 espèces de reptiles
100 espèces d’oiseaux
15 espèces de mammifères dont 9 de chauves-souris

Parmi ces espèces nombreuses présentent un intérêt patrimonial. C’est en particulier le cas de l’Alyte accoucheur (ou crapaud accoucheur), le Lézard vert occidental, l’Aigle Royal, le Gobemouche gris, le Balbuzard pêcheur, le Bouvreuil pivoine, la Linotte mélodieuse, le Moineau friquet, le Vautour fauve et le Vautour moine…

Mais on ne peut pas parler des gorges du Trévezel sans évoquer le Gypaète barbu ! En juin 2012, un projet de réintroduction de ce rapace emblématique a vu le jour dans les Grands Causses, visant à renforcer la population française de Gypaètes barbus. Il s’agit de lâcher des jeunes oiseaux afin que ceux-ci forment un noyau de population dans le Massif central, et, par leurs déplacements, établissent des échanges avec les populations alpines et pyrénéennes. Les populations des Pyrénées, des Alpes et du Massif central pourraient constituer une véritable métapopulation ouest européenne, avec de meilleures chances de survie à long terme pour l’espèce.

Ce projet d’exception est porté par l’antenne Grands Causses de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), en partenariat avec le Parc national des Cévennes et le Parc naturel régional des Grands Causses. Le Conseil Départemental de l’Aveyron est un partenaire technique et financier de ce projet.

Cette action d’envergure internationale est soutenue par la Vulture Conservation Foundation et s’inscrit dans le cadre du Plan National d’Actions en faveur du Gypaète barbu 2010-2020.

De nombreux sites potentiels pouvaient être utilisés pour réaliser les lâchers des jeunes gypaètes barbus dans les Grands Causses. Une sélection des quatre meilleurs sites a été effectuée, puis ils ont été soumis à l’appréciation d’une commission d’experts de la Vulture Conservation Foundation et du réseau International Bearded Vulture Monitoring.

Deux de ces sites ont finalement été sélectionnés en 2011, car ils rassemblent l’essentiel des caractéristiques nécessaires.

Le site de Meyrueis est le premier utilisé, en 2012. Il est situé en Lozère et en zone cœur du Parc national des Cévennes, sur la Corniche du Causse Méjean.

Le second site se situe sur le territoire de la commune de Nant, en Aveyron. Il sera utilisé à compter de 2013, pour la seconde année de lâcher des jeunes gypaètes barbus.

Au cours de votre balade vous aurez donc peut-être la chance d’observer voler au-dessus de vous l’un des jeunes Gypaètes issu de ce programme de réintroduction.