Rajal del Gorps

Site emblématique du Larzac de par son paysage caractéristique de chaos rocheux, le Rajal del Gorp l’est aussi par son ...

Site emblématique du Larzac de par son paysage caractéristique de chaos rocheux, le Rajal del Gorp l’est aussi par son histoire, car indissociable de la lutte contre l’extension du Camp militaire dans les années 1970. Ce paysage est né il y a environ 240 million d’années quand les causses commençaient à se former par l’accumulation des sédiments marins. Avec les soulèvements successifs lors de la formation des Alpes et des Pyrénées, de nombreuses fissures se sont formées en surface. C’est ensuite le ruissellement de l’eau qui va progressivement sculpter les roches en fonction de leur résistance par dissolution du calcaire, qui va provoquer la formation de ces sculptures ruiniformes.

La configuration de cet espace d’environ 170 Ha est typique des paysages caussenards avec de vastes étendues de pelouses et de landes à buis et à genévrier. On rencontre aussi sur des dolines argileuses plus fertiles, quelques zones cultivées, notamment au Nord et au Sud du site.

Les végétaux qui s’implantent sur le causse doivent supporter des conditions extrêmes (sécheresse, écarts de température…). La flore y est remarquable par sa diversité et par la présence de plusieurs espèces endémiques (qui ne poussent que sur les causses). On trouve par exemple le Stipe penné (cheveu d’ange), la carline (cardabelle) et plus de 40 espèces d’Orchidées (Ophrys jaune, Ophrys araignée…).

La faune sauvage est elle aussi bien présente et diversifiée puisque l’on peut y observer près de 23 espèces d’oiseaux dont certaines présentent un intérêt patrimonial comme la Pie-grièche méridionale, le Bruant ortolan, ou l’Alouette lulu. Le lapin est abondant au Rajal, ce qui permet aux chasseurs d’en capturer pour repeupler des secteurs voisins. Cette richesse écologique est reconnue par l’Union Européenne qui a inscrit le Rajal del Gorp au réseau Natura 2000.

Les pelouses caussenardes résultent de l’activité humaine qui au cours des siècles a modifié le milieu par défrichement, brûlis, culture, pâturage… Sans l’Homme, ces espaces s’embroussaillent et évoluent petit à petit vers la forêt. Pour préserver ces espaces caractéristiques, le Parc naturel régional des Grands Causses en partenariat avec les acteurs locaux et les agriculteurs, a décidé de mettre en valeur ce paysage de rochers et de favoriser un pâturage par les brebis adapté à ces pelouses.