Dans son diagnostic départemental, l’INSEE rappelle que l’Aveyron a renoué depuis une dizaine d’années avec une évolution positive de sa démographie grâce à l’apport de populations extérieures. Selon ces projections, le département devrait rester sur cette dynamique. Le président Jean-Claude Luche a saisi l’occasion de cette présentation pour indiquer que ce constat permettait d’éclairer ses choix en mettant en perspective les politiques départementales et ceci avec des objectifs qui seront précisés dès les orientations budgétaires 2013.
Les néo-aveyronnais sont majoritairement des actifs
28 000 personnes sont venues s’installer en Aveyron entre 2003 et 2008. Ces néo-Aveyronnais arrivent des autres départements de Midi-Pyrénées (21%), de Languedoc-Roussillon (15%), d’Ile-de-France… Ce sont majoritairement des actifs (54%).
Selon les projections de l’institut et si la dynamique se poursuit, la population aveyronnaise pourrait ainsi gagner 40 000 habitants d’ici 2040 pour atteindre alors 317 000 habitants selon le scénario le plus raisonnable (près de 338 000 selon l’hypothèse haute et 298 000 avec l’hypothèse basse).
Pour le président Luche, franchir le cap des 300 000 habitants (près de 279 000 aujourd’hui) serait historique. Depuis plus d’un siècle, l’Aveyron ne faisait en effet que constater le départ de ses habitants.
Les périphéries des villes « grandes gagnantes »
Tous les territoires ne profitent pas également de ce sursaut démographique. Les périphéries des villes sortent grandes gagnantes de ce revirement bénéfique de situation.
En ce qui concerne l’économie, l’INSEE rappelle le rôle central de l’agriculture, qui représente 10% des emplois contre 3% au niveau national. Il souligne la place de plus en plus grande du tertiaire et le maintien d’une activité industrielle qui résiste relativement mieux que dans les départements comparables.
Affirmer l’attractivité de notre territoire
En ce qui concerne les équipements, le taux est jugé satisfaisant pour les services et commerces de proximité, voire pour la santé et la formation. Pour l’INSEE l’inversion de tendance démographique, base du développement, devrait s’inscrire dans la durée, même si les jeunes continuent à être attirés par Toulouse ou Montpellier.
A une condition : que l’attractivité de nos territoires s’affirme pour ancrer cette croissance, en sachant que le vieillissement de la population aveyronnaise va se poursuivre.
Le département devra ainsi savoir anticiper le renouvellement des actifs, lutter contre l’isolement encore présent dans certains secteurs mais aussi et d’abord maintenir des solidarités fortes, notamment en direction des personnes âgées très nombreuses et qui vivent souvent avec de bas revenus. Plus de 17% des Aveyronnais de plus de 65 ans par exemple ont un revenu disponible inférieur au seuil de pauvreté qui est de 954 € par mois.