Un aqueduc alimentant la première fontaine publique de Rodez
La place de la Cité a fait l’objet d’un diagnostic d’archéologie préventive en mars et avril 2018 mené par le Département et son Service Départemental d’Archéologie. Cette opération était motivée par la rénovation de la place, située au cœur de la Cité et à proximité de la cathédrale Notre-Dame. Ce secteur intra-muros n’avait fait l’objet d’aucune opération archéologique jusqu’ici. Les 7 tranchées d’évaluation réalisées (14 % de la surface) ont permis de mettre au jour plusieurs vestiges emblématiques de la fin du Moyen Âge et de l’Époque Moderne, attestés par les données archivistiques : l’Officialité, le Poids-Public, le pavage de la place du Marché, un grand puits communautaire, etc.
L’aménagement en cours de la place, menée par la municipalité de Rodez, veille à conserver ces vestiges sous la surface en cours de rénovation. Dans ce cadre une surveillance des travaux est effectuée par le Service Départemental d’Archéologie, sous le contrôle du Service Régional de l’Archéologie (DRAC). Une découverte intéressante vient d’être faite à cette occasion. Il s’agit du conduit souterrain (aqueduc) menant les eaux de Vors à Rodez et alimentant la première fontaine publique de la ville, inaugurée en août 1857. Ce conduit bâti d’environ 8 m de développement est situé juste sous le niveau de la place actuelle, dans le secteur de la statue de Monseigneur Affre dont l’installation a détruit le bassin en janvier 1860. Ce conduit technique se présente sous la forme d’un tunnel voûté, en parfait état, d’environ 1,76 m de hauteur actuelle. Il est ponctué côté ouest par une petite pièce carrée de 4 m². Son plafond voûté, percé en son centre, accueillait un tuyau d’alimentation. A l’aplomb de ce dernier une butée maçonnée supportait une canalisation métallique d’environ 20 cm de diamètre dont le négatif est conservé. Elle se poursuivait vers l’est sur le sol de l’aqueduc, en direction de la rue A. Briand d’où arrivaient les eaux sous pression. Le regard d’accès à cet ensemble, est bâti en belles dalles calcaires taillées obturé par un bouchon monolithique.
Cette découverte, bien que d’un passé relativement récent, réanime la mémoire d’une page originale de l’histoire de Rodez.