Conférence archéologique à Saint-Jean d’Alcas

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Organisée par la municipalité de Saint-Jean et Saint-Paul avec le concours du Département de l’Aveyron (Service départemental d’archéologie et Espace archéologique de Montrozier) Rendez-vous le vendredi 9 août 2019 à 21h00 (Salle de la Grange aux Marnes, entrée gratuite)

Corps de l'actualité

«  Architecture des fortifications, évolution et organisation des habitats fortifiés protohistoriques de l’Aveyron (IXe-Ier s. av. J.-C.) »

par Philippe GRUAT, chef du Service Départemental d’Archéologie de l’Aveyron

Résumé

Près de trois décennies de fouilles programmées et préventives permettent de proposer une synthèse sur le dernier millénaire avant notre ère à l’échelle du département de l’Aveyron, le cinquième de l’Hexagone en superficie. À partir de plusieurs fouilles bien documentées sera notamment abordée l’évolution des techniques de mise en œuvre des fortifications, reflet d’une position géographique aux confins de l’orbe celtique et du domaine méditerranéen.

Plusieurs ouvrages à poutrage interne du Premier âge du Fer (VIIIe-Ve s. avant J.-C.) montrent tout le savoir-faire et la faculté d’adaptation à la topographie de leurs concepteurs clairement tournés vers le domaine continental. Par exemple, un site comme le Puech de Mus (Ste-Eulalie-de-Cernon), fouillé sur plus de 3000 m², aide non seulement à suivre l’évolution d’ouvrages défensifs successifs et leurs systèmes d’accès, mais surtout à saisir ses relations avec l’organisation interne de l’habitat et les fonctions des divers bâtiments qui le composent. Le statut d’autres enceintes, à l’occupation indigente, pose question, notamment le Mont Seigne à St-Laurent-du-Lévézou.

Pour les IIe et Ier s. avant J.-C., les oppida gaulois, de plusieurs dizaines d’hectares de superficie, et des sites fortifiés plus modestes présentent un panel de fortifications aux influences plus variées : talus massifs et fossés multiples (Montmerlhe à Laissac, Mont Seigne), probable rempart à poteaux frontaux et vaste fossé (Rodez), murus gallicus ou rempart de type Ehrang et rempart cyclopéen en pierre de type méditerranéen (la Granède à Millau), etc.  Ces sites majeurs structurent fortement l’organisation du territoire des Rutènes. Ils présentent parfois des liens d’interdépendance évidents avec d’autres sites proches, fortifiés ou non (binômes).

Enfin, un secteur comme la haute vallée de l’Aveyron, entre Sévérac-le-Château et Rodez, permet de suivre le déplacement d’est en ouest de plusieurs habitats centraux successifs entre la fin de l’âge du Bronze et la fin de l’âge du Fer, manifestement en liaison avec les principaux axes commerciaux et l’émergence du chef-lieu de cité (Rodez).

Un diaporama abondamment illustré abordera tous ces aspects ainsi que les derniers résultats 2018 et le début de la campagne 2019 des fouilles du sanctuaire à stèles protohistoriques des Touriès (St-Jean et St-Paul), menées depuis 2008 par le Service départemental d’Archéologie avec le concours financier de la DRAC Occitanie.

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