Le chantier des Touriès à l'honneur

toutes les actualités
Catégorie principale
Visuel actualités

L’activité de la Direction départementale d’archéologie de l’Aveyron (DDAA) se poursuit malgré la crise sanitaire. La 12ème campagne de fouille programmée des Touriès se déroule en deux temps en 2021, avec des effectifs plus réduits. Le Président du Département de l’Aveyron, Arnaud Viala, accompagné de l’un de ses vice-présidents, Christophe Laborie, a visité le chantier en août dernier (fig. 1 et 2). Il a pu mesurer l’importance de ces recherches sur le plan scientifique mais également pour l’attractivité du Sud-Aveyron.

Corps de l'actualité

Après la campagne de Pâques du 5 au 16 avril dernier, les fouilles ont repris depuis le 26 juillet et ce jusqu’au 21 août sur l’éperon rocheux caussenard des Touriès (fig. 3). Cette opération majeure est conduite avec un cofinancement de la DRAC Occitanie (Service Régional de l’Archéologie) et l’aide des propriétaires du terrain, la famille Verlaguet, qui autorisent et favorisent ces fouilles. L’équipe travaillant sur le terrain, est composée de 15 personnes dont 5 salariés et 10 bénévoles ou étudiants (fig. 4 et 5) et de plusieurs spécialistes de diverses disciplines. Comme chaque été nombre de protohistoriens de renom sont passés voir le chantier. Comme il le fait régulièrement, Dominique Garcia, le Président de l’INRAP, est venu voir l’avancement des recherches (fig. 6).

Ces fouilles archéologiques permettent d’appréhender, entre les VIIIe et IVe siècles avant J.-C., le fonctionnement, l’organisation et l’évolution d’un sanctuaire héroïque archaïque sans équivalent en Europe celtique et en Méditerranée nord-occidentale Pour la première fois, ces stèles et statues ne sont pas de simples remplois, plus ou moins symboliques, dans un cadre urbain ou domestique, mais le résultat de manipulations particulières au sein de plusieurs aménagements successifs complexes relevant manifestement de la sphère cultuelle et/ou funéraire. Sur ce promontoire rocheux, au cœur du cirque naturel de Saint-Paul-des-Fonts, ont été mises en scène quarante à cinquante stèles et statues de grès qui sont le reflet de plusieurs générations d’élites guerrières régionales qui règnent alors sur leurs territoires du Sud de la France. Le site est aujourd’hui fouillé sur une surface d’environ 4500 m².

Cette  nouvelle campagne permet de mieux délimiter le gisement vers le sud grâce à de nouveaux décapages (fig. 7) et d’enregistrer de nouvelles données sur les horizons anciens du site, notamment des fosses de calage de poteaux ou de stèles (fig. 8). Le dégagement d’une stèle en grès (n° 40) et de son calage se poursuit (fig. 9). Elle a été érigée au cours du Ve siècle avant J.-C. sur un tertre avec au moins une autre stèle et plus de 230 pierres dressées en calcaire selon une dizaine de regroupements ou d’alignements (fig. 10).

Parmi les nouveautés de la campagne de Pâques, on rappellera  la découverte exceptionnelle d’un nouveau important fragment d’une représentation de roue de char (avec 2 rayons et la jante) en haut relief et en grès, à proximité d’un autre gros fragment découvert en 2019 (fig. 11). Il recolle manifestement avec l’angle d’une statue de la seconde figuration de char attestée sur le site. Plusieurs de ces éléments ont déjà été mis au jour les années précédentes. Cette statue de char en grès date au moins du Ve s. avant J.-C. Elle est unique en Europe.

Deux autres campagnes estivales sont encore prévues pour achever la fouille de ce gisement exceptionnel et de procéder, dans la foulée, à sa publication et sa valorisation. 

 

Publié le