Nouvelles découvertes sur l’amphithéâtre gallo-romain de Rodez

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L’aménagement d’une maison individuelle au 17 rue Pasteur à Rodez a nécessité la réalisation d’un diagnostic d’archéologie préventive prescrit par le Service régional de l’archéologie (DRAC Occitanie) et mené à bien par le Service d’archéologie du Département de l’Aveyron. Bien que modeste (185 m²), ce chantier apporte de nouvelles données sur ce monument encore très méconnu de Segodunum, le chef-lieu des Rutènes.

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Très partiellement exploré entre 1852 et 1858, l’amphithéâtre de Rodez n’a fait l’objet depuis que de suivis de travaux de réseaux dans les années 1990. Cet imposant monument se développe à l’extérieur de la ville antique sur les pentes nord-ouest du piton, dans une zone occupée par des jardins au XIXe siècle. Le secteur est alors appelé le «Pré de la Conque», témoignant ainsi de l’empreinte du monument dans la topographie. Il correspond aujourd’hui à l’ilot de style art déco qui s’étend entre les rues Raynal, Séguret-Saincric, Pasteur et de l’Amphithéâtre. L’édifice, de plan ovale, mesure environ 110 m de long sur 97 m de large avec une arène de 41,50 m par 29,50 m. Ces dimensions remarquables suggèrent une capacité d’au moins 10 000 spectateurs !

Les sondages archéologiques qui viennent d’être menés les 7 et 8 janvier 2020 par le Service archéologique départemental de l’Aveyron apportent de précieuses informations complémentaires. L’emprise du chantier correspond au tracé sud-ouest du mur de délimitation du monument (cf. plan) dont la semelle de fondation a été mise au jour à l’emplacement présumé. Elle suggère un puissant ouvrage de 2,45 m de large. Le mortier antique prélevé a livré de nombreux charbons de bois qui vont permettre de réaliser une datation au carbone 14 autorisant enfin de dater plus précisément cet emblématique monument de Rodez antique. Quelques mètres au nord de cet ouvrage, un autre mur, plus modeste et enfoui plus profondément en raison de la pente du rocher, a également été découvert. Il s’agit d’un des murs raidisseurs contrebutant un des gradins, dont d’autres éléments avaient déjà été mis au jour lors des premières fouilles menées sur l’extrémité ouest de l’édifice (cf. plan). Le mortier jaunâtre à la chaux et l’appareillage en orthogneiss locaux de ce mur sont très comparables pour ne pas dire identiques à ceux des piédroits de la partie souterraine de l’aqueduc gallo-romain menant les eaux de Vors à Rodez. Cela donne à penser que ces monuments appartiennent probablement à la même phase de développement urbain et sont donc peut-être  contemporains : fin du Ier ou plus probablement du début du IIe siècle.  Le carbone 14 tranchera prochainement.

Cette opération s’est déroulée en parfaite collaboration avec l’aménageur, le service instructeur de l’État (DRAC) et le Service départemental d’Archéologie. Elle a permis de concilier devoir de mémoire et aménagement de la cité, le projet de construction reprenant son cours.

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