Mme et M. les Conseillers départementaux exposent que depuis plusieurs semestres, l’avenir de l’usine Bosch à Onet-le-Château, premier employeur du bassin d’emploi de Rodez et de l’Aveyron, s’écrit en pointillés en passant en vingt ans de 2400 salariés à 1245 personnes aujourd’hui ; sans oublier les menaces pesant sur tous les emplois induits et indirects. Depuis 2017, le maire d’Onet-le-Château, le président de Rodez Agglomération, les élus départementaux et régionaux, les parlementaires, l’Association départementales des Maires de l’Aveyron, les présidents de chambres consulaires, les syndicats présents sur le site et les représentants du personnel, le CESER, ont tenté en vain d’obtenir des réponses claires à leurs interrogations. Encore très récemment, l’ensemble de ces acteurs a adressé des courriers aux membres du gouvernement, sans avoir, pour l’heure, de réponse. Lors des questions au gouvernement devant le Sénat le 18 novembre dernier, M. Bruno Le Maire a répondu qu’il restera vigilant quant aux respects des engagements pris par la société Robert Bosch sur l’avenir du site aveyronnais. De son côté, l’entreprise Robert Bosch a toujours
conditionné ses engagements à une exigence de clarté sur les arbitrages du gouvernement français sur les effets environnementaux des nouveaux moteurs diesels. Dans ce qui s’apparente à un bras-de fer, ou à un dialogue de sourds, la seule prise de position sans ambiguité vient, hélas, de Mme Barbara Pompili, Ministre de la Transition écologique : le 12 octobre dernier elle annonçait fièrement la fin de la prime de conversion écologique sur les véhicules diesel, sans avoir communiqué les conclusions de l’étude qu’il appartient à son Ministère de présenter.
Un projet de question à M. Bruno Le Maire est aujourd’hui sur le bureau de l’Assemblée Nationale. Toutes ces interventions visent à obtenir principalement la publication de l’étude indépendante,
commandée par le gouvernement en juillet 2019 pour établir de manière rigoureuse la réalité des émissions de polluants (...) dans des conditions réelles de circulation, y compris avec des
véhicules au kilométrage élevé, et en laboratoire et ainsi établir l’éligibilité ou non des nouveaux moteurs diesel à la vignette CRIT’AIR 1. Les résultats de cette enquête étaient promis pour la
fin 2019. Nous sommes fin 2020 et à ce jour, aucune communication gouvernementale n’est encore intervenue sur ce sujet. Alors que l’actuel plan de relance ambitionne de favoriser le retour d’un tissu industriel porteur d’emploi, d’avenir et d’aménagement du territoire, il est regrettable que l’avenir de la filière automobile française - jusqu’alors filière d’excellence - soit exclusivement envisagé sous un mode idéologique.
Aussi, les élus du conseil départemental partagent pleinement l’ensemble des trois exigences de leurs homologues de l’Association départementale des maires et présidents de communautés.
A savoir :
- L’instauration d’un moratoire sur la politique gouvernementale en matière de
motorisation ;
- La communication immédiate des résultats de l’étude indépendante sur les nouveaux
moteurs diesels et leur éventuelle éligibilité à la vignette CRIT’AIR1.
- L’examen objectif par des études indépendantes de l’impact écologique des différents
types de motorisation diesel, électrique, essence, hybride et hydrogène : depuis
l’extraction des matières premières à leur recyclage en fin de vie.
Présentée par les Conseillers départementaux Valérie-ABADIE-ROQUES et Jean-Philippe ABINAL
Les conseillers départementaux de l’Aveyron sont invités à adopter cette motion qui sera présentée par Monsieur le Président à Madame la Préfète.