Les Balkans, Istanbul, l’Anatolie, Tabriz en hiver, le Kurdistan, Téhéran, le Baloutchistan puis Kaboul et l’Afghanistan… En 1953, un jeune Suisse passionné, très observateur et plein de talent littéraire part pour un long périple. « On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait. »
Dans L’Usage du monde, le récit sensible, drôle et intelligent qu’il écrira plus tard, Nicolas Bouvier dépasse l’anecdote facile et l’exotisme convenu pour ramener l’humain au cœur du voyage.
À l’heure où d’innombrables avions sillonnent la planète, l’acuité de son regard et l’humilité de sa posture prennent un sens renouvelé, et nous ont servi de viatique pour concevoir cette programmation.
Le voyage comme une certaine manière d’être au monde, forcément singulière, imprévisible, non répétable et intime… Les films que vous pourrez découvrir ont donc des tonalités et des écritures diverses.
Qu’il s’agisse d’aller à la rencontre d‘ailleurs toujours relatifs (Vers le Sud ou L’Escale de Guinée) ou de retraverser, des années après, les univers d’un pays natal débarrassé de sa familiarité
(Route One/USA ou Chantier A), ils questionnent les représentations des uns envers les autres, comme le fait avec une belle finesse L’Empreinte, voire renversent les regards – Petit à petit, admirable fable de Jean Rouch.
Ces traversées vous mèneront de l’Algérie au Japon, en passant par la Guinée, les États-Unis, l’Égypte, le Sahara, Madagascar ou encore l’Afghanistan. Périple qui est aussi celui d’un parcours subjectif de cinéma, où se rencontrent des formes variées, et où des films qui ont fait date, comme Sans soleil de Chris Marker, font écho à des œuvres plus récentes.
Une programmation très voyageuse, spécialement conçue par Federico Rossin, programmateur indépendant et historien du cinéma, à découvrir lors de séances conviviales aux quatre coins de l’Aveyron.