Collège Fabre - Ancien Grand Séminaire & Ancien Couvent des Annonciades - Rodez

En 1519, Hélyon de Jouffroy, chanoine et chantre de la cathédrale sous l’épiscopat de François d’Estaing, établit en ces lieux le couvent des Annonciades, cinquième établissement de l’ordre fondé en 1502 par Sainte-Jeanne de Valois, fille du Roi Louis XI. Le maître d’oeuvre Antoine Salvanh (qui a bâti le clocher de la cathédrale) intervient dans sa construction. L’église est achevée en 1544.

Le bâtiment, ensemble de quatre ailes quadrangulaires dont l’église, de style gothique, est organisé autour d’un cloître. L’entrée de l’église se situait dans l’actuelle rue de Bonald, au numéro 33.

À la Révolution, le couvent est saisi comme bien national et devient même un lieu de détention de prêtre. En effet, cette période connaît une forte opposition entre le pouvoir révolutionnaire et les prêtres réfractaires au sujet de la constitution civile du clergé. Les biens et meubles qui décorent son église sont alors dispersés dans différentes églises ruthénoises, comme des tableaux dans la chapelle des Jésuites à la Cathédrale etc. Par la suite, il est utilisé comme lieu de stockage de fourrage. En 1796, il est loué pour y ouvrir une maison d’éducation pour jeunes filles. Dès 1820, les vicaires généraux émettent l’idée d’y établir le nouveau séminaire diocésain pour remplacer celui de « l’hôpital du Pas » (emplacement de la mairie actuelle), en mauvais état et dont la surface est maintenant insuffisante pour accueillir les effectifs grandissants. Le 28 mai 1824, le projet est adopté, sur ordonnance royale.

En 1842, le couvent est donc détruit et remplacé par un grand bâtiment néo-classique, construit par l’architecte départemental Étienne-Joseph Boissonnade, pour y loger le Séminaire de philosophie, puis le Grand Séminaire de Rodez en 1874.

L’établissement est désaffecté en 1905 au profit d’un nouveau Grand Séminaire (actuel Lycée Louis Querbes). Il sert d’hôpital pour les blessés de la guerre de 1914-1918. En partie détruit par un incendie en 1919 et notamment sa chapelle (qui ne sera pas reconstruite), il est restauré et réhabilité comme Collège public mixte sous le nom de Collège Fabre.