Palais Episcopal - Rodez

Ancien Évêché et résidence des Évêques - Trois palais se sont succédé sur ce site depuis le VIe siècle. Du premier Évêque, Saint-Amans, jusqu’à aujourd’hui, pas moins de 83 prélats qui ont régnés depuis ce lieu, siège du pouvoir spirituel de l'Évêque sur le Rouergue.

Au VIe siècle, un premier palais est construit contre le rempart de la cité, à l’emplacement actuel de la façade occidentale de la cathédrale (place d’armes). Il fait face à la cathédrale romane primitive. En 1277, le clocher de cette dernière s’effondre et contraint l'Évêque Raymond de Calmont d’en construire une nouvelle. Il la veut bien plus grande et pour lui donner l’ampleur nécessaire, il condamne son propre palais.

En 1474, Mgr Bertrand de Chalençon lance les travaux d’un nouveau palais, qu’il fait bâtir un peu plus au nord de la cathédrale, à cheval sur le rempart (actuelle grande terrasse).

Plan de 1445

Montrant le PALAIS de Bertrand de Chalançon et la Cathédrale en construction (grues visibles sur les tours). On reconnaît la Tour Corbières et à l'extrême droite le Couvent des Cordeliers (actuel Palais de Justice) avec à sa gauche la Tour Maje, surmontée d'une cloche d'alerte.

En 1515, Mgr François d’Estaing l’agrandit de la haute tour carré (tour d’Estaing). Son successeur, le Cardinal Georges d’Armagnac, construit au devant du palais les arcades « Renaissances » qui soutiennent la grande terrasse. En 1589, durant les guerres de religion, Mgr Jacques de Corneilhan voit le Palais détruit par les Ruthénois, qui lui sont opposés.

Il faut attendre 1694 pour que Mgr Philippe de Lusignan entreprenne la construction d’un nouveau palais (palais actuel). Il le construit face à la cathédrale, de style Louis XIIIe. Le bâtiment se veut majestueux et représentatif du pouvoir temporel de l'Évêque.

Des jardins à la française sont aménagés jusqu’au château de Caldegouse (collège Fabre). En 1722, Mgr Jean-Armand de la Vove de Tourouve, les ailes Cambons et Frayssinous sont construites et ferment la cour d’honneur.

La Révolution chasse l'Évêque, Mgr de Seignelay de Caste Hill, transforme le palais en Hôtel de Préfecture (7 Préfets s’y succède) et la Tour Corbières en prison pour les condamnés à la « guillotine ».

En 1822, le Palais est rendu à l'Évêque, Mgr Bruno de Raymond Lalande. En 1871, ce sont les derniers grands travaux, dus à Mgr Ernest Bourret, avec l’aménagement des combles, de la mansarde du milieu et des pavillons qui finissent la symétrie de la façade principale.

L’ensemble du Palais, les remparts, la tour Corbières et le portail d’entrée sont inscrits Monuments Historiques depuis 1942.

 

Un palais comme à Versailles …

Le palais de Philippe de Lusignan est organisé comme un palais du grand siècle : il sert à montrer la puissance temporelle de l'Évêque. Les salons de réception en enfilade et le grand appartement de l'Évêque sont au 1er étage, accessibles par un majestueux escalier, en forme de fer à cheval, dans l’esprit de celui de Fontainebleau. Depuis les fenêtres des salons, on devait pouvoir admirer le dessin des broderies de buis du long jardin à la française qui courait jusqu’au château de Caldegouse (actuel collège Fabre).

Le rez-de-chaussée est affecté aux espaces de services : cuisines, buanderies, lingeries, offices, écuries etc. Le fonctionnement d’une telle maison nécessitait, en ce temps-là, un important personnel (tant laïque que religieux), ils étaient logés dans les combles. Le « Grand appartement » de l'Évêque, aménagé dans l’aile ouest par Mgr Philippe de Lusignan au XVIIe siècle, est organisé comme un petit hôtel particulier. Au rez-de-chaussée les salons de réception privés de l'Évêque et ses accès directs sur le parc. Au premier étage, accessible par un grand escalier d’honneur, le bureau de réception, la salle à manger et la chambre de l'Évêque, avec sa chapelle privée. Le Grand appartement est en lien direct avec les grands salons de réception et les grands appartements de l’aile Cambon. Au deuxième étage la grande bibliothèque de l'Évêque.

Au XIXe siècle, Mgr Bourret construit un nouvel appartement, plus petit, dans le pavillon ouest avec sa chapelle domestique dans la tour Corbières.

 

La Chapelle Saint-Augustain, première Chapelle privée de l'Évêque
Le plafond du Salon d'Honneur Le grand salon rouge, de style Napoléon lll Le grand salon vert, inchangé depuis le XVIIe siècle

Le grand salon rouge, de style Napoléon lll, entièrement refait au XIXe siècle, comme les façades, la cour et le pavillon d'entrée, par l'architecte Jean-Batiste Vanginot, pour la gloire de Mgr Ernest Bourret. Le billard francais, de style Empire, classé Monument Historique, est un souvenir de l'occupation du Palais par les premiers Préfets de l'Aveyron en 1800.
Le grand « salon vert » ou salon Louis XIV a gardé la seule décoration qui nous reste du Palais de Mgr de Lusignan. Il s’agit d’un plafond à caissons garnis de toiles peintes par Joseph Poujol représentant une suite d’allégories à la gloire de Louis XIV. L’ensemble des scènes est un résumé des vertus royales, présentées à travers divers épisodes de la guerre de Hollande. Six poutres, peintes aux armes de France et du Roi, délimitent cinq travées. Ce plafond est Classé Monument Historique depuis 1913.

Plan appartement de Monseigneur

 

Entre cour et jardin

C’est à la fin du XVIIe siècle, lorsque Mgr Philippe de Luzignan rebâtit un nouveau palais (celui que nous connaissons aujourd’hui), que débute l’aménagement du grand jardin « à la française ».

À partir de 1725, son successeur Jean- Armand de la Vove de Tourouve étend les aménagements du jardin jusqu’au pied des remparts et des grands arceaux en plantant des allées de tilleuls et d’ormes (qui seront arrachés et brûlés à la Révolution pour en faire du charbon de bois).

Appuyé à la façade nord du Palais et clos d’un haut mur à l’est, côté ville, le jardin s’étend jusqu’au château de Caldegouse et le couvent des Annonciades (actuel collège Fabre). Un potager, avec des serres, occupe le fond nord du jardin.

Le jardin est conçu dans l’esprit des « jardins à la française » suivant un tracé simple et bien ordonnancé, un grand axe central encadré de contre-allées servant d’esplanade. Son dessin forme quatre grands parterres, sensiblement égaux, soulignés de broderies de buis, ornés de topiaires et granits de fleurs (aujourd’hui disparus). L’ensemble est en terrasse au-dessus des fossés du rempart arasé et permet alors de lointaines échappées visuelles vers la campagne, le Causse Comtal et au-delà les monts de l’Aubrac.

Le jardin se veut ostentatoire, il reflète la puissance et le pouvoir de l'Évêque, il sert de décors que l’on admire depuis les fenêtres des grands salons du premier étage. Une grande partie des broderies et des fleurissements ont aujourd’hui disparu et sa perspective a été tronquée au trois quart, mais l’essentiel de la composition de ce jardin et de l’accompagnement paysager qu’il apporte au Palais Épiscopal subsiste depuis trois siècles.

 

 

 

La cour d'Honneur en 1834
d'après un dessin de Hague.
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